Ma collection de dédicaces de BD
19 Juin 1997: 29 dédicaces - Mis à jour le 7 Mars 2004

Depuis longtemps, quand j'en ai l'occasion, j'aime faire dédicacer mes albums de BD par leurs auteurs, quand par hasard ils passent par Montpellier. C'est nettement plus esthétique et intéressant qu'une ou deux phrases rapidement écrites par un romancier. Et puis c'est un plaisir de voir de près la manière dont chaque artiste dessine. Certains sont très appliqués et mettent une demi-heure pour un petit dessin, avec plusieurs passages de couleur, d'autres tracent un petit croquis en quelques secondes. C'est enfin une bonne occasion pour discuter avec eux.

Si vous vous intéressez aux dédicaces, voilà un site bien fait dans lequel vous en trouverez plusieurs milliers, dont les miennes.

J'ai finalement retrouvé cette page dans mes archives, et je l'ai remise en ligne sur mon nouveau serveur. La dernière fois que je l'ai mise à jour, c'était en 1997, il y a bientôt 7 ans. Pour fêter ça, hop, une petite histoire.

Mon père a toujours été amateur de bandes dessinées et de science-fiction. Et même de bande dessinées de science-fiction. J'ai grandi dans cette culture. En fait, pendant très longtemps, je n'ai lu que de la science-fiction. Particulièrement les auteurs anglo-saxons de l'âge d'or. Un jour, je devais avoir treize ou quatorze ans (gulp - c'était il y a vingt ans!), dans mon collège d'un petit village autour de Montpellier, il y a eu une sorte de rencontre avec des parents d'élèves choisis pour représenter divers métiers, pour nous inciter à penser à nos possibles avenirs. On allait de table en table pour discuter avec ces adultes qui nous parlaient de leur activité professionnelle. Ca ne donnait pas très envie, en fait. Et puis il y avait un type habillé tout en blanc, l'air plutôt cool, avec des albums de BD sur sa table. C'était Caza. Je me suis rendu compte que j'avais déjà vu ses illustrations à la maison, probablement des albums ou des couvertures de magazines comme Metal Hurlant ou Pilote. Ca m'a fasciné.

Pendant un bon mois, j'ai voulu devenir dessinateur. J'ai acheté du papier, des crayons, de l'encre. Entre chaque tentative, c'est à dire environ toutes les cinq minutes, je me lavais les mains pour ne pas salir mes belles feuilles Canson blanches. Encore aujourd'hui, à chaque fois que je renifle du savon Pousse-Mousse à la lavande, qui à l'époque équipait la salle de bains chez mes parents, je repense à ma courte carrière potentielle d'illustrateur adolescent et à Caza (oui, je sais, c'est ridicule). Finalement, je me suis rendu compte assez rapidement que je n'avais strictement aucun talent. Alors je suis devenu scientifique. J'ai croisé Caza plusieurs fois après ça, la plupart du temps quand il dédicaçait à Montpellier. Toujours habillé en blanc, toujours aussi sympathique. Il a débarqué très tôt sur l'internet, et comme je devais sans doute être à l'époque la seule personne au monde qui parlait de lui dans une des très rares pages web personnelles (avec d'affreux scans binaires sans niveau de gris), on s'est virtuellement croisé une nouvelle fois.

Aujourd'hui, je suis très loin de mon petit village et de mes albums qui sont restés en France, mais je garde toujours un oeil, quoique distrait, sur la production BD du pays. J'ai l'impression que les dédicaces d'auteurs de BD sont devenus avant tout des objets commerciaux qui se vendent sur eBay, et ça m'ennuie un peu. Une dédicace ne s'achète pas. Elle se mérite. Il faut avoir attendu deux heures dans la cohue, l'album à la main, la goutte de sueur au front, pour en apprécier toute la beauté.

Assez de nostalgie. Place aux artistes.

Cliquez sur les petites images pour les avoir en grand format.


J'ai demandé à Adamov de me dessiner un personnage féminin, car j'aime ceux que l'on rencontre dans "Les Eaux de Mortelune".
Adamov encore.
Pour avoir un dessin de Bilal, c'est dur, mais j'ai réussi.
Je l'ai même coincé une deuxième fois l'ami Bilal.
Caza habitait dans le même village que moi: facile de l'attraper. (Pssstt... allez voir sa page, elle vaut le coup).
Caza bis.
Caza encore.
Ben ouais, toujours Caza. Celle-là et les 2 suivantes sont des "spéciales internet". Image scannée en 16 niveaux de gris, selon la volonté du Maître.
Hummm... Encore Caza.
Et une dernière de Caza pour la route (et encore, j'en avais d'autres, mais un de mes frêres a dû me les piquer, je les trouve plus...)
Dethorey présentait son excellentissime album "L'Oiseau Noir", alors je l'ai coincé.
Dethorey encore, pour son dernier album, "L'Exécution".
Un crobard d'Annie Goetzinger, style classique mais très beau.
Encore Annie Goetzinger. Son album "Barcelonight" est excellent.
Un petit Kébra dessiné par Jano.
Toujours de Jano, un Keubla cette fois.
Une dédicace de Margerin pour l'anniversaire de mon frangin chanteur. Finalement j'ai gardé l'album...
Un dessin de Moebius. Malheureusement, il y avait beaucoup de monde, et le pauvre dessinateur étouffait sous les demandes (j'ai vu de mes yeux un des mauvais côtés de la célébrité). Alors il m'a fait un petit dessin ultra-rapide, sur un vieil album du Bandard Fou.
Un jour, au petit festival de BD de Sérignan, j'ai vu passer des dédicaces superbes, d'un érotisme frais et vivant, quoique torride. Le dessinateur s'appellait Mourier, je lui ai acheté ses 3 albums d'un coup ("Les Feux d'Askell")...
... et je ne le regrette vraiment pas. Cette saga en plusieurs tomes commence très fort. Mourier encore.
Un an après, en 97, Mourier m'a fait un coup de pute au festival de Sérignan en me pourrissant deux albums avec des dessins volontairement merdiques, comme ça, sans raison, alors que j'attendais sagement et sans un mot depuis une heure, peut-être parce que ma gueule de métèque ne lui revenait pas. Humour de potache débile, manque de respect absolu pour un lecteur lambda n'ayant pas suffisamment de thunes à l'époque pour acheter tous ses albums, chevilles qui enflent suffisamment pour se croire autorisé à faire des caprices de star (alors qu'il y avait Moebius à quelques mètres), je ne sais pas, mais ça m'avait pas mal énervé sur le coup. J'étais à deux doigts de lui ouvrir le ventre - qu'il a fort gros - avec mon Laguiole, mais dans ma grande mansuétude, et parce que j'apprécie son talent, je lui ai pardonné. Je peux comprendre que les dessinateurs craquent parfois pendant les séances de dédicaces sous pression de gros festivals (lisez l'article amusant de Caza à ce propos dans sa page) mais là il n'y avait vraiment pas de raison.
Ah, P'ti Luc et ses histoires de rats désabusés, c'est quand même très fort. Et puis ses....
... séances de dédicace sont un vrai spectacle: P'ti Luc dessine très vite, met de la peinture partout, ...
... brûle ou déchire le papier, on ne s'ennuie vraiment pas. (NB: cette dédicace était aussi pour mon frangin...). P'ti Luc est une gloire ....
... régionale puisqu'il habite près de Montpellier. P'ti Luc encore.
J'ai amené à Ben Radis une de ses BD géniales du début des années 80 ("Paris skouille-t-il?") qui trainait depuis quinze ans dans mes tiroirs, avec un disque souple à l'intérieur: ça faisait des années qu'il ne l'avait pas vu.
Un grand de la BD française: Tardi
Le Tendre m'a fait un dessin sur un tome de "La Quête de l'Oiseau du Temps" dont il est pourtant... le scénariste.
J'ai rencontré un jour Raymond Calbuth et son dessinateur Tronchet, très sympa.



[guillermito a gmail com] - [Home]