Hommage aux blogueurs

Un ami me dit que les blogs, c'est de la merde écrite par des jeunes cons individualistes, réactionnaires et incultes. Que ça n'a aucun intérêt, à part peut-être donner des nouvelles aux copains et à la famille. Il me donne des exemples tirés de ma propre liste de liens. Il n'a pas complètement tort. J'ai parfois du mal avec la frivolité. Même la mienne. L'interactivité de façade n'est qu'une illusion. On communique avec beaucoup de gens. Mais ils nous ressemblent tous. Et puis la rapidité. Pouvoir tout lire en un seul clic. Savoir ce qu'il se passe dans le monde, mais seulement si ça tient sur une page. Dix morts par titre. Et tout oublier aussi rapidement. Les blogs ne sont que des miroirs dans lesquels on s'admire. J'écrivais déjà les mêmes clichés il y a huit ans. Les mêmes doutes. Les mêmes contradictions.

Pourtant, parfois, il y a des petits miracles. Il y en a toujours eu. Après des heures à lire des milliers de mots, là, au milieu de la poussière, soudain, un fragment de cristal. Un beau texte perdu au fond du web, parmi le bruit ambiant. Qui me touche. Parfois profondément. Pour diverses raisons. En voilà un premier. En voilà un autre. Et un troisième. Et encore un autre. Dans un style différent, un dernier. Il y en a d'autres, que je connais, et probablement des centaines que je ne connais pas. Ces petits textes très personnels parlent souvent d'amour. Ils sont écrits de manière simple, sans procédé stylistique particulier ou convoluté. Je dois être un peu fleur bleue. Ou alors c'est juste parce qu'il pleut sur Boston aujourd'hui. Sans les blogs, sans cette nécessité d'écriture que l'on a tous, je n'aurais jamais pu lire ces mots et partager l'émotion qu'ils transmettent.





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