Le début de la fin

Bon anniversaire au Président de la République, qui, pour me rendre hommage de manière officielle et incontestable, a eu l'excellente idée de naître le même jour que moi. Donc, c'est mon anniversaire. Une planche de plus pour mon cercueil, quelque part sans doute déjà en cours d'assemblage. Il doit commencer à être assez élaboré depuis le temps, avec toutes ces planches qui s'accumulent. Une vraie sculpture. Une armoire bretonne. Triple épaisseur. A moins qu'avec un peu de chance, ils le construisent avec des bonsaïs. Dans ce cas, je peux encore tenir un certain temps.

Tout cela n'est pas joyeux. Certains, le jour de leur anniversaire, sont de bonne humeur et pensent aux cadeaux et aux félicitations. Moi, je pense à la mort. Qui se rapproche.

Mais le pire, c'est que je dois faire face à la réalité, ce que je ne fais jamais, et admettre enfin la cruelle évidence: je n'ai plus aucune chance avec Maïa, plus possible de tenter quoi que ce soit, elle risquerait de me régurgiter son repas dessus. C'est vraiment foutu. Je cite sa prose si poétique en ce doux matin d'hiver: "... tu me mets un vieux en face, non seulement je me casse mais en plus je vomis. Au-delà de 35 ans on n'est plus dans le négociable." C'est marrant, je l'ai trouvée à peine drôle, pour une fois.

Aujourd'hui, j'ai trente-cinq ans.





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