Día de los Muertos

Soir d'éclipse. La lune s'échappe et les bouteilles de Corona et de Tequila apparaissent. Protestation latine d'immigrés non assimilés et non assimilables: nous ne fêterons pas Halloween, mais el Día de los Muertos mexicain. Excellente cuisine, rires, alcools et théories politiques révolutionnaires. Pensons aux morts et jouissons des heures qui nous restent comme de bons vivants. J'aime cette façon de fêter ceux qui ne sont plus là, le contraire de la procession triste et obligatoire au cimetière, avec quelques chrysanthèmes achetés en route. Les morts, isolés des vivants, à l'extérieur de la ville, bien séparés, dans leur enclos aveugle entouré d'arbres. Ou, comme en Cévennes, dans le jardin. Cette nuit, les morts seront dans la salle à manger, avec nous. Un autel improvisé est reservé à leur mémoire, avec des petits verres d'où s'évaporera le Tequila qu'on leur a servi. Chacun y place une image, s'il le veut. D'un commun accord, mais aussi parce que ce soir la majorité est catalane, une photo de Manuel Vázquez Montalbán, bien sûr. Fêtons aussi Barcelone, cette ville qu'il nous a fait aimer. Je devine dans les yeux des amis des pensées pour d'autres disparus, des morts plus proches. Moi aussi, d'ailleurs, secrètement, j'ai dédié un verre à un de mes fantômes. Mais je ne sais plus s'il a jamais vraiment existé.





[guillermito a gmail com] - [Home]