Quand j'habitais en France ou en Espagne, quand je me promenais dans divers pays du vieux continent, j'avais au quotidien les yeux sur les différences culturelles et sociales entre les divers pays européens, et, en allant même plus loin, entre les nombreuses régions d'un même pays. Je ne sentais pas vraiment une identité commune sous-jacente entre un suédois et un italien, par exemple, ou entre un andalou et un catalan. Ce qui me frappait, et que j'appréciais beaucoup par ailleurs, c'était plutôt l'inverse: la diversité de pensée et de culture de nos pays ou de nos régions. La construction de l'Europe n'était pour moi que la mise en place d'une structure artificielle de plus pour avantager fiscalement les entreprises et les financiers, ça ne me concernait pas. Et puis je suis parti travailler sur un autre continent, dans un pays un peu spécial, et j'ai enfin compris ce que nous avons en commun. Il m'aura fallu quatre ans aux USA pour me sentir enfin européen.